Ambiance authentiquement africaine pour une soirée très réussie, autour de l’invitée de l’ARPNS, Colette Braeckman du “Soir”, qui vient de publier aux Editions Weyrich des mémoires sous le titre de “Mes carnets noirs”.
Enfant, elle était loin de penser au journalisme. Mais le hasard s’en est mêlé, par la visite d’un curieux oncle paternel revenu d’Algérie française pendant la guerre. Il avait peut-être amené dans ses bagages le virus tropical qui tuerait son frère, le père de Colette. Puis débarque un missionnaire scheutiste d’Afrique en visite, une rencontre qui inoculera à la future reporter un autre virus, un furieux désir de connaître ce Congo qui la fait rêver. C’était l’époque où, sur le comptoir des épiceries, une petite tirelire en forme de statuette d’Africain recueillait des pièces pour les missions, la tête bougeait à chaque pièce comme pour dire merci. Colette a connu cette Belgique paternaliste et ronronnante, où enfants francophones et flamands étaient encore sur les mêmes bancs d’école et où les premiers narguaient les seconds du haut de leur complexe de supériorité – comme les Blancs vis-à-vis des Noirs. Le statut semblait immuable, il ne l’était pas. Gamine, elle a vécu l’enchantement de l’Expo 58 et croisé, au pavillon du Congo belge, de jeunes Congolais, raie dans les cheveux et lunettes rondes à la manière du Roi Baudouin. Deux ans plus tard, l’indépendance puis les troubles, l’assassinat de Lumumba, ce héros qu’elle appelait Patrice sans le connaître… On connaissait Colette Braeckman, la journaliste aux convictions progressistes solidement ancrées, on fait dans ce livre – écrit dit-elle « avant que je n’oublie les détails » – connaissance avec un talent littéraire qui est une révélation.
La suite, on la découvre dans quelques extraits vidéo de cette soirée, sur les images de Michel Baudour.