Nous reprenons ici le commentaire que faisait Cinevox à propos du film “Manu, le film” que sa fille, la cinéaste Emmanuelle Bonmariage, signait en 2018. Un documentaire poignant sur ce père qui n’avait jamais lâché sa caméra, malgré les coups durs de la vie, malgré la maladie.
“Avec Manu, l’homme qui ne voulait pas lâcher sa caméra, Emmanuelle Bonmariage livre un film profond et multiple, à la fois portrait de cinéaste, oeuvre de mémoire, histoire d’amour filial, film héritage, sur les chemins de la mémoire d’un cinéaste – et d’un homme – hors du commun.
« Vous n’allez pas tourner un film sur des vieux encore?! » « Un film sur un vieux con! » Ainsi débute Manu, animé des douces paroles de Manu Bonmariage et Jean Libon, en Dupont et Dupond du cinéma direct. Le ton est donné, on n’est pas ici dans l’hagiographie, mais bien dans un voyage au coeur du geste créatif d’un cinéaste qui a fait de ses failles ses forces et son moteur. Emmanuelle Bonmariage accompagne son père sur les chemins de la mémoire, des chemins parfois escarpés, toujours foulés avec envie, respect et curiosité. Comme on le découvre rapidement – pour ceux qui ne le connaissaient pas encore -, Manu Bonmariage est l’un des pères spirituels de Strip-Tease, de ce cinéma direct, sans artifices esthétiques comme la musique ou la voix off, en prise avec le réel (un réel?), et souvent, l’humanité des petites gens, ceux qu’on ne voit pas d’habitude à l’écran. Il est aussi l’homme à la caméra, celui qui après avoir perdu un oeil enfant, ne pouvait que devenir caméraman, car il fait le point plus facilement.”
Une immense perte pour la plus humaine des formes de journalisme visuel.